Différents taxons de T. graeca

Identifier les différents taxons de graeca est loin d'être une chose facile... nous allons tenter ici de donner des exemples de taxon les plus courants.

Il est important de savoir à quel taxon de T. graeca appartient votre graeca, car la maintenance peut différer fortement entre les différents taxons et leur croisement, entraînerait un nombre important d'hybrides T. graeca dans nos jardins, ce qui porte atteinte à la conservation des différentes espèces de T. graeca en captivité.

Ce post est crée pour essayer de donner des repères aux membres et n'a aucune valeur scientifique, cet essai de synthèse peut être critiqué et remanié.

Taxons nord marocain (T.graeca lamberti)

Ce taxon pourrait correspondre aux T. g. lamberti (Bour; Manouria dec. 2004)

Aire de répartition

Au Maroc : côte méditerranéenne du nord des monts du Rif depuis Tanger jusqu'à Al Hoceima, essentiellement dans les vallées près de la côte, à basse et moyenne altitude.

Description

"Carapace relativement allongée mais plutôt basse, avec une bordure marginale nettement retroussée; ornementation sombre peu contrastée chez l'adulte.../..."

La description  du magazine "Manouria" correspondrait plus à la forme foncée du taxon nord marocain dit "forme de Tanger"; la forme du rif, plus claire,  elle aussi proche de cette région, mais plus à l'est, n'est pas décrite dans cet article... La forme du rif serait à mon avis à rapprocher du taxon Oranais nord Algérien. Il est fort possible qu'il existe des endroits dans cette région où les deux formes se retrouvent et se reproduisent.

C'est un taxon de petite taille (mâle 400-500 gr; femelle 800-1000 gr). Issus de région du Maroc où il existe un hiver avec des précipitations moyennes en hiver, il est moins sensible que d'autres taxons de graecas à l'humidité et il hiberne très bien.

Taxon dit "du rif marocain":



taxon nord marocain dit "forme de Tanger".

T. graeca graeca ( Maroc-Algérie)

Testudo graeca graeca, Linnaeus, 1758.

Répartition

En Espagne : région de Murcia et d'Almeria.
Au Maroc : vallée de la Moulouya dans le triangle Guercif-Melilla-Oujda
En Algérie : continuation de la région nord-est marocaine, plaine du Chéliff, et quelques populations résiduelles autour de Biskra, Alger et Constantine (monts des Aurès).

Description

C'est une tortue assez grande à carapace bombée.
La taille des femelles adultes est supérieure à 18 cm et ne dépasse pas les 30 cm.

Les écailles portent une bande noire marginale sur les 3 côtés antérieurs, et un point noir central ; cette bande est relativement uniforme et ne doit pas être composée d'une succession de marques en rayonnement. Le fond est généralement jaune paille à beige.

La peau montre le plus souvent des taches jaunes bien systématisées. Certains individus peuvent avoir la peau noire.

Le plastron porte normalement des taches noires en "coup de pinceau". En général ces taches sont bien disjointes mais peuvent se rejoindre chez des individus très mélaniques.

T. graeca marokkensis (Maroc)

Testudo graeca marokkensis, Pieh & Perälä, 2004

Répartition

Au Maroc : côte atlantique depuis Asilah jusqu'à El Jadidah. L'aire de répartition entre dans les terres depuis Asilah jusqu'à El Jadidah en passant par Ouezzane, Fès, Oulmès, Khouribga, le Lac d'El Massira, la vallée de l'oued er Rbiah, et enfin El Jadidah.

Description

"Carapace convexe mais plutôt basse, avec une bordure marginale particulièrement développée chez le mâle; ornementation de la dossière et du plastron contrastée, typiquement rayonnante, noire sur fond jaune pâle a ocre.../..." Manouria dec 2004. Bour.

T. graeca soussensis( Maroc)

Elle est décrite comme sous espèce de la tortue mauresque, originaire de la vallée du Souss (sud-ouest du Maroc) par Pieh, en 2001.

Répartition

Au Maroc : vallée du Souss jusqu'à l'entrée de la zone urbaine d'Agadir, bande côtière étroite jusqu'à quelques dizaines de kilomètres au sud d'Essaouira, puis élargissement en un triangle Essaouira-Marrakech-Safi. Absence quasi-totale dans la zone restreinte au climat extrêmement désertique de Chichaoua formant un "trou" dans l'aire de répartition.

Une nouvelle étude de U. Fritz et al., sur la base de la génétique, a montré que toutes les tortues de la vallée de Souss, Essaouira et Marrrakech sont étroitement liées et ont été mis dans la même sous-espèce Soussensis. Mais probablement seulement les Soussensis de localités chaudes et arides sont pâles et presque sans marquage. Ceux qui vivent dans les régions plus froides, en particulier au-delà du Haut Atlas, sont plus sombres et de marqué de noir.

Description

Elle est définie comme ayant une grande taille de dossière : 249 mm chez les femelles adultes vivant dans la région d'Agadir (à l'est d'Agadir). L'absence de tubercules cornés à la base des cuisses est un critère d'identification mais certains individus peuvent en posséder.

Il est très difficile de trouver de la documentation à son sujet en dehors de l'article du Manouria spécial Testudo:

- il s'agit d'une tortue morphologiquement assez allongée,
- la peau est claire, marquée de tâches blanches sur la tête, et a une couleur de fond tendant sur le rose/rougeâtre,
- la dossière est jaune marquée de taches noires respectant la périphérie de chaque écaille, marquée quant à elle de spicules noires,
- le plastron est clair, de coloration très uniforme en dehors de 2 taches noires situées en bas des plaques abdominales,
- et surtout il y a normalement absence des éperons fémoraux.


On remarque chez ces individus, une couleur de dossière souvent confondue avec le taxon marokkensis: beige cuivrée pour les juvéniles, présence de "rayonnements" sur la dossière chez les adultes. La peau peut-être de couleur orangée voire rosée. Le plastron peut présenter peu de taches noires.

T. graeca whitei (Algérie)

Testudo graeca whitei Bennett 1836 (Oran).

Le genre Furculachelys, présenté comme synonyme pour les taxons nabeulensis et whitei est refusé par la nomenclature officielle de l'ICZN. A noter aussi qu'il est très probable (Bour, 2006) que Testudo graeca whitei soit simplement une sous-population de Testudo graeca marokkensis, et décrite par erreur par Bennett. Il est extrêmement important de noter que l'unique spécimen étudié par Bennett en 1836 était une tortue morte en 1780, née en un endroit imprécis... et qui avait vécue quasiment toute sa vie en Angleterre dans le Sussex !

Répartition et description

Très semblables à la description de T. graeca marokkensis, il est par conséquent assez difficile de la différencier de celle-ci.
Vivant en Algérie, elle est considérée comme la T. gracea qui atteint les plus grandes tailles : atteignant les 30 cm et presque 5 kg pour les femelles les plus âgées.

On peut la définir par:

- Sa taille très grande
- une peau sombre plutôt uniforme ;
- l'absence de tache sombre centrale au niveau des écailles de la carapace dont la coloration est constituée de simples et fins rayons sombres.

Il s'agit de tortues plutôt résistantes qui sont souvent élevées en Europe et qui peuvent hiberner en extérieur à condition de les préserver de l'humidité excessive.

T. graeca nabeulensis ( Tunisie)

Testudo graeca nabeulensis Highfield 1990. Le genre Furculachelys, présenté comme synonyme pour les taxons nabeulensis et whitei est refusé par la nomenclature officielle de l'ICZN.

Répartition

En Algérie : nord de la frontière Algérie-Tunisie
En Tunisie : vallée de la Medjerda, tout le cap Bon, vallée du Wali Miliane, steppes centrales (wadi Hateb et wadi Zeroud), plaines de la région de Sfax, golfe de Gabes (populations rares), Medenine, Tataouine, Ben Gardane, puis la côte lybienne jusqu'à Tripoli

Description

-Tortue de petite taille: 13cm pour les mâles adultes,16cm pour les femelles adultes
- La carapace est de couleur jaune clair et en forme de dôme.
- Elle a une tache jaune sur la tête.
- la 5eme vertébrale présente souvent un dessin ressemblant à une tarentule.
- les gulaires sont relativement larges et élevées.
- le plastron est souvent constitué de taches noires assez compactes sur un fond "beige nacré".

Il est important de savoir si votre T. graeca est une T. nabeulensis car elles n'hibernent pas vraiment au sens propre du terme.

Ces tortues effectuent parfois des courtes hibernations dans leur milieu naturel durant lesquelles elles se cachent sous les pierres et les buissons. Dans leur pays d'origine, le climat est relativement sec; elles ne supportent donc pas vraiment les excès d'humidité de notre pays et développent souvent des rhinites ou des pneumonies. Cependant, une pause hivernale d' un mois à 15° avec une hygrométrie basse est vivement recommandée.
Cette espèce nécessite de nombreux équipements : un grand terra équipé de lampes chauffantes et lampes UV pour une tortue lors des inter saisons fraiches et pluvieuses, un enclos intérieur pour plusieurs tortues; serres dans les enclos extérieurs (de mai à septembre suivant les climats de France).

T. graeca algériennes


Ces tortues viennent l'Algérie, cette forme assez claire est assez caractéristique des tortues importées Algériennes. Nous n'avons aucune information concernant la région d'origine.

Je remercie les membres ayant contribués à ce post par l'envoi des photos de leurs tortues: Vinch, ugolin, restingue, kara.
J'espère que ce sujet s'étoffera encore de photo ... il sera, je pense toujours en construction et reconstruction...